Passé

Du 15 janvier au 16 février 2019

LÉA BELOOUSSOVITCH – PERCEPTS
SOLO SHOW

Esther Verhaeghe-Art Concepts est fière d’inviter la jeune artiste française Léa Belooussovitch à exposer au sein de l’espace du 37 place du Châtelain à Bruxelles.

Née à Paris en 1989, Léa Belooussovitch vit et travaille à Bruxelles. On a pu voir les grandes photos de sa série Facepalm imprimées sur du satin, ainsi que ses spectaculaires dessins aux crayons de couleur sur feutre lors de son exposition de fin de résidence à la MAAC – Maison d’Art Actuel des Chartreux, entre-autres. Léa Belooussovitch est repésentée à Paris par la Galerie Paris-Beijing. Elle vient de recevoir le Prix Jeunes Artistes du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2018. Le Parlement de la FWB récompense chaque année un jeune artiste de moins de 40 ans, de la Communauté française dans le domaine des arts plastiques. Cette année, il le prix était dédié à la peinture et au dessin.
A travers le dessin, la photo, la vidéo et l’installation, Léa Belooussovitch voile et dévoile le réel dans ses aspects les plus dramatiques. Une mise en abîme salvatrice et interpellante à la fois.

La source de travail de Léa Belooussovitch vient des nombreuses recherches qu’elle fait dans le champ de l’actualité. Des images de presse ou trouvées sur internet vont être travaillées pour faire disparaître l’immédiateté de leur caratère dramatique. Nombreux sont les artistes actuels qui puisent le matériau de leur œuvre dans l’actualité. Cette masse brute et dense, ils la malaxent comme on travaille une terre glaise, pour en tirer ce qui fait sens pour eux. Léa Belooussovitch cache, voile, transmute les images pour nous permettre d’y voir le drame et l’intensité. En masquant, elle dévoile et ce processus délicat lui permet de faire constater.

Lors de son exposition personnelle aux Drapiers à Liège, pour sa série de dessins sur feutre, l’artiste avait sélectionné des portraits d’enfants pris à Houla, en Syrie, à la suite d’un massacre d’une cruelle injustice. Des victimes photographiées et identifiées : cette banque de données destinée à rassembler les familles est disponible sur le net “Je sélectionne attentivement des clichés dans lesquels il y a eu une proximité entre le photographe et le sujet – 1m50 à 2m. Il s’agit toujours de photos de personnes dans un état de grande vulnérabilité. En les dessinant au crayon de couleur sur feutre, je provoque une mise à distance. Les enfants portraitisés redeviennent anonymes.”

Le choix du feutre comme support n’est pas anodin. C’est un textile, isolant, doux et protecteur. Sur cette matière molle, la couleur posée au crayon imprègne la fibre, en profondeur, rendant le feutre pelucheux. L’œuvre, souvent de grand format est au premier regard très esthétique. “Il y a une saturation et une accomodation de l’œil devant les images que nous voyons tous les jours. En les mettant à distance, je redonne un attrait différé à ces images et on peut s’en imprégner. Je crois qu’en rendant leur anonymat à ces personnes, en redonnant un aspect neutre à ces portraits, on touche à la question de l’image, de sa violence, et de la représentation de celle-ci,” explique l’artiste. (Muriel de Crayencour)
 

Presse

© Esther Verhaeghe 2024
© Esther Verhaeghe 2024