La peinture de Christine Reifenberger fait évoluer les formes, les contours et les lignes figuratives. Dans son œuvre, les phénomènes réels se métamorphosent en organismes poétiques. Ses sujets deviennent des flux de conscience à la limite du surnaturel et proches du grotesque. Outre son travail bidimensionnel sur toile et sur papier, l’artiste utilise aussi ce dernier support pour contorsionner des surfaces de couleur dans l’espace, transformant leur état et celui de leur médium. Christine Reifenberger plie, tord et arque le papier. Elle le fait fusionner avec le phosphore, le néon, le métal et les pigments de couleur en différentes consistances et associations. Le véritable sujet de son œuvre devient ainsi le geste, la lumière, l’espace et la matière. Une œuvre qui aborde les thématiques de la transformation d’un état à un autre, des correspondances et de la perte de contrôle tout en explorant la continuité, les liens, les altérations et les interactions entre la couleur, la matière et la forme. Le travail de Reifenberger confine aux mondes du baroque, de l’arabesque et de la musique, notamment. L’artiste glisse sans cesse d’un monde à l’autre, créant un cosmos dans lequel tous les éléments se confrontent les uns aux autres, jusqu’à ce qu’ils se figent tout à coup en une forme et une couleur. Voire une idée. C’est dans cette tension entre analogies et antagonismes de la matière dans son processus créatif (qui fait émerger soudainement l’œuvre en devenir par l’entremise de l’artiste) que les œuvres de Christine Reifenberger explorent la dynamique de la fermeture et de l’ouverture, du mouvement et de l’immobilité, de la légèreté et de la lourdeur.